Connu aussi bien par le grand public que par ses collègues DJ, Nicky Romero a le monde à ses pieds. Grâce à son expérience, son style de production et ses collaborations, sa musique sait plaire à presque tout le monde. Nicky Romero, de son vrai nom Nick Rotteveel (30) semble avoir trouvé la recette ultime. Quels sont les ingrédients de sa réussite ? « De nombreuses générations apprécient mes sets. »

Nicky Romero : le meneur de jeu dans le monde de la musique électronique

Une session studio, des rendez-vous, un set : voilà une journée type de Nicky Romero. En entrant dans le salon de tatouage local pour améliorer son tattoo juste avant son grand show Don’t Let Daddy Know du 2 mars dernier au Ziggo Dome à Amsterdam, il nous parle avec enthousiasme de cet événement. Bien que ce show – qu’il a donné avec différents collègues néerlandais et étrangers – n’ait duré qu’une heure, il démontre bien son statut d’artiste. Pour le DJ, ses collègues sont de futurs partenaires plutôt que ses concurrents. En effet, ils partagent la même passion et chacun peut toujours apprendre de l’autre pour atteindre ses objectifs. Prenons le morceau récemment sorti ‘Ring the Alarm’, qu’il a composé en collaboration avec David Guetta, l’un des artistes qu’il admire beaucoup. « C’est entre autres grâce à Guetta que la musique électronique est diffusée à la radio, et pas uniquement dans les clubs. Il sait exactement comment créer des chansons pop. C’est ce que je veux apprendre aussi. Ces derniers mois, on a échangé des samples et des notes, et ce aussi longtemps que nécessaire. Dans notre métier, être en tournée est très dur. C’est pourquoi il est plus efficace d’envoyer des musiques pour que le processus de production puisse continuer à avancer. Dans l’avion ou dans la chambre de mon hôtel, je développe mes idées après quoi je les renvoie directement pour avoir un feedback. Ainsi, on n’a pas besoin d’attendre, ni de travailler ensemble en studio pour produire de la musique. »

Racines néerlandaises

Rotteveel sort des musiques qui sont appréciées du grand public et c’est notamment grâce à la qualité de ses productions. Pourtant, tout le monde doit commencer quelque part : « Après avoir regardé des vidéos de Fedde le Grand, Armin van Buuren et Tiësto au festival de musique électronique Sensation je pensais : ‘Je veux ça aussi !’. Je m’enfermais alors dans ma chambre pour mixer des morceaux avec une simple table de mixage. Après quelque temps, je commençais à utiliser des logiciels pour composer de la musique. Face à un public, il faut ressentir les préférences de celui-ci, savoir ce qui se passe sur le dancefloor et s’y adapter. S’adapter à son public est primordial. » Le DJ y ajoute : « Et oser faire des erreurs en expérimentant. » Au début de sa carrière, il suivait l’exemple de ses inspirateurs. Par conséquent, Nicky Romero est fortement ancré dans la scène musicale néerlandaise. Pourtant, il a constaté que ses compatriotes commençaient également à se faire un nom. « Il est très important de créer sa propre identité et de savoir où on en est mais il faut également continuer à se développer. » Un « Cruyffisme » que le DJ explique tout de suite : La Ligue des champions est le niveau de football le plus élevé et chaque équipe peut y arriver d’une manière ou d’une autre. C’est la même chose avec le DJing : on peut faire un hit de différentes manières mais il faut s’entraîner dur pour se différencier des autres. Moi, je consacre beaucoup de temps à ma musique. Lors de mes voyages, je découvre de nouveaux sons et genres qui m’inspirent. Ainsi, on peut augmenter son potentiel et ses performances. »

Liberté

Il va sans dire que le DJ/producteur ne cesse de s’améliorer et de se développer. En 2012, Nicky Romero fonde son propre label Protocol Recordings. « Si on a son propre label, on peut sortir des musiques que l’on aime, quand on le veut et à sa manière : il n’y a pas de règles ni de limites. J’ai la liberté d’expérimenter avec de nouvelles sorties et en même temps je peux aider mes collègues DJ en sortant leurs musiques. Cela nous a donné la possibilité de se faire un nom sur la scène électronique. » Bien entendu, la fondation du label n’a pas été sans difficulté. « Tout le monde me déconseillait de le faire. L’industrie musicale n’est pas facile. Mais il faut commencer quelque part et j’avais envie de créer mon propre label à partir de rien. Au début, je pensais surtout comme un artiste, mais grâce à Protocol j’ai commencé à penser comme un patron de label. Cela m’a appris à regarder les choses différemment. Les années à venir, nous allons sortir toutes sortes de musiques, ce qui offre de nombreuses possibilités créatives et l’occasion de grandir. De plus, cela nous donne la liberté de choisir quel chemin nous voulons suivre. » Il s’avère que Nicky Romero tient beaucoup à la créativité et à la liberté. Cependant, il n’est pas facile de se différencier des autres. « Autrefois, créer de la musique était beaucoup plus difficile, car les possibilités étaient plus limitées et il n’y avait pas de vidéos d’instruction sur YouTube. Actuellement, tout le monde peut commencer à composer de la musique, et on met la barre toujours plus haut. » La conclusion ? « On ne peut pas toujours faire la même chose. Nous cherchons toujours à explorer et à développer notre créativité. »

Les conseils du pro

Le numéro 43 du Top 100 DJ Mag vient de finir son nouveau studio dans lequel il a installé beaucoup d’équipements de qualité. Le DJ possède un Apple Mac Pro et utilise le DAW Logic Pro X. Son interface audio Apogee Symphony est reliée à une paire d’enceintes Genelec. Récemment, Nicky Romero a acheté un set d’enceintes PMC. « J’ai lu de bons avis sur les enceintes Avantone MixCubes et j’aimerais bientôt les tester. Pour le mixage, je me sers des plug-ins d’Universal Audio et du plug-in Kickstart avec lequel je peux faire des compressions Side Chain. De plus, j’utilise l’equalizer autonome Dangerous Mouse Bax EQ et le compresseur Roger Foote. Je voudrais étendre ma configuration en y ajoutant un compresseur bus SSL 500 ou un compresseur stéréo Shadow Hills Dual Vandergraph. » Quel est le matériel de base que chaque DJ/producteur doit se procurer ? « Une bonne paire d’enceintes de monitoring est indispensable ! Vous pouvez créer autant de morceaux que vous voulez, mais si vous possédez seulement de grandes enceintes sono, ils ne sonneront pas justes. Si vous disposez d’un bon set d’enceintes, vous pouvez composer disons vingt morceaux, les comparer entre eux pour ensuite sélectionner ceux qui sonnent vraiment bien. Bien sûr, vous pouvez imiter le DJ qui vous inspire, mais le plus important c’est de créer sa propre identité et cela prend du temps. Une fois que vous avez trouvé le bon son, il faut s’entraîner et sortir régulièrement de nouvelles chansons. »

Créer des émotions

Et c’est exactement ce que fait Nicky Romero. Il a suffisamment d’idées pour créer un nouvel album. « J’aimerais sortir un nouvel album mais en ce moment c’est un peu compliqué. Voilà pourquoi je vais lancer un EP cette année qui comportera quatre à cinq chansons. » Ces chansons sont composées de mélodies, de parties vocales et d’accords. « Je veux créer des émotions avec ma musique, que ce soit en studio ou lors d’un set. Mes sets sont une variation de styles et de musiques et mes mixes sont très groovy. C’est la raison pour laquelle de nombreuses générations apprécient mes sets. » Son show Daddy Don’t Know au Ziggo Dome sera également très varié. « Je vais me concentrer principalement sur mes morceaux et mes remixes. Peut-être qu’un chanteur ou une chanteuse m’accompagnera. L’acoustique de la salle de concert est très bien, donc j’ai vraiment envie de mixer dans cette salle devant une foule de gens ! »

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