Comment apporter de la dynamique à la musique ? 8 astuces
Publié le lundi 25 mai 2020
Pour le dire simplement, la dynamique est la différence entre le son le plus faible et le son le plus fort qu’un musicien puisse produire, ainsi que tous les sons entre les deux. En musique, ce terme peut également se référer à l’intensité. Sur ce blog, nous vous présentons huit astuces pour apporter de la dynamique à votre musique et améliorer vos morceaux ou vos concerts.
- Aspect souvent oublié
- #1. Deux types de dynamique
- #2. Niveaux
- #3. Dosage
- #4. Apprendre à ajouter de la dynamique
- #5. Utiliser le réglage de volume
- #6. Maîtrise
- #7. Être bien audible
- #8. Interaction
- Voir également
Aspect souvent oublié
Dans la musique classique, la dynamique joue généralement un rôle important. En effet, si l’on écoute un orchestre symphonique, par exemple, il y a souvent une alternance entre passages doux et sereins et passages plus intenses et tristes. La dynamique permet à la musique de respirer et de prendre du relief. Elle conduit à une richesse sonore qui déclenche une réaction émotionnelle à la musique. Par contre, dans la musique pop, la dynamique est parfois un aspect oublié. Ainsi, beaucoup de groupes orientés pop jouent avec très peu de variations de niveau sonore entre les différents passages d’un morceau. « C’est une opportunité ratée, parce que la dynamique est la manière la plus simple d’enrichir une chanson. En effet, il vous suffit de jouer plus fort ou plus doux à certains moments. Mais pour beaucoup de musiciens, il est difficile de jouer relativement doux », dit le compositeur et bassiste Bart Tarenskeen.
Il existe quand même des musiciens connus qui savent très bien utiliser la dynamique dans leur musique. Le guitariste américain John Mayer en est un bon exemple.
#1. Deux types de dynamique
Parlons un peu plus en détail du phénomène de dynamique. D’après Bart Tarenskeen, il existe deux types de dynamique différentes : la dynamique naturelle et la dynamique arrangée. « La dynamique naturelle suit la mélodie (s’il y en a une) et les paroles. Une bonne phrase dynamique a sa propre dynamique. Il n’est pas besoin de noter cette dynamique, puisqu’elle est déjà dans la phrase elle-même. Mais il faut avoir de l’expérience et écouter aussi les autres musiciens avec qui vous jouez pour la révéler ». Passons maintenant à la dynamique arrangée : « C’est de la dynamique inventée par un compositeur ou convenue par les membres du groupe ou un orchestre. Dans certains cas, la dynamique arrangée est l’inverse de la dynamique naturelle. Ainsi, on joue parfois relativement fort ou doux aux moments où l’on s’y attend le moins pour mettre en valeur un passage, par exemple. « Il n’est pas toujours nécessaire de jouer plus fort pour mettre en valeur quelque chose. Parfois, on peut aussi jouer très doux pour le faire. En effet, jouer de manière très minimaliste et très doux peut être plus efficace que jouer très fort. C’est ce qu l’on fait souvent dans les musiques de film pour surprendre l’auditeur. On peut utiliser cette méthode également dans la musique pop. »
Dans sa musique, Björk utilise parfois des variations de dynamique extrêmes. C’est de la dynamique arrangée, qui a pour but de créer un effet précis.
#2. Niveaux
Outre la différence entre la dynamique naturelle et la dynamique arrangée, il existe des différences plus subtiles. Ainsi, il y a des différences de dynamique à l’intérieur d’un morceau, entre un couplet et un refrain, ou encore entre un pont et un solo. De plus, on peut aussi créer des changements de dynamique entre les divers morceaux d’un concert. « Il est important de voir en tant que groupe comment appliquer de la dynamique lors d’un concert, puisque les possibilités sont quasi-infinies », dit Tarenskeen.
#3. Dosage
« Il est important de savoir doser la dynamique. On ne peut pas constamment changer le niveau sonore. De plus, dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire d’utiliser une dynamique extrême. Ainsi, vous n’avez pas besoin de tourner le bouton de volume de 1 à 10 et de revenir. Souvent, il suffit de le tourner de 3 à 7, voire de 5 à 5. En effet, sur un instrument une différence de volume entraîne aussi un différence de son. Un instrument sonne différent si vous jouez doux ou bien fort. Il faut donc toujours prendre en compte ces deux facteurs », dit Bart Tarenskeen.
#4. Apprendre à ajouter de la dynamique
Est-il nécessaire d’utiliser de la dynamique dans la musique pop ? « Je pense que oui. La majorité des chansons ont besoin d’une certaine variation. Bien sûr, il existe des styles de musique où il n’y a aucune dynamique. Pensez par exemple aux percussionnistes africains qui jouent les mêmes motifs au même volume sonore pendant des heures. Mais cette musique n’a pas le même but, puisqu’elle est censée produire un effet hypnotisant. De même pour le heavy metal, où l’on maintient souvent un niveau sonore homogène. Mais dans la musique pop, on ne peut pas se passer de la dynamique ». Toutefois, beaucoup de groupes orientés pop utilisent peu de dynamique dans leur musique. Ils jouent à un volume homogène, souvent très fort. Qu’est-ce qui leur empêche de jouer plus doux ? Tarenskeen pense savoir pourquoi. « Il faut que quelqu’un d’autre vous apprenne à jouer avec de la dynamique. Quelqu’un qui a une formation classique et qui sait jouer doux et fort sur son instrument. Beaucoup de musiciens pop n’ont jamais appris ça. De plus, aujourd’hui, nous avons l’habitude d’écouter de la musique modifiée par un compresseur. Un compresseur est un effet qui diminue les différences de volume, surtout en augmentant le volume de passages relativement doux. Nous sont donc conditionnés à écouter de la musique comprimée. C’est même pire avec les fichiers de format MP3 que l’on écoute souvent, parce qu’ils contiennent moins de détail. »
Le groupes de rock symphonique, comme Yes (voir l’image) et Genesis sont réputés pour utiliser beaucoup de dynamique. C’est musiciens ont généralement une formation classique.
#5. Utiliser le réglage de volume
Comment apporter de la dynamique au sein d’un groupe ? « L’important est que tous les membres veulent jouer avec plus de dynamique et qu’ils écoutent le point de vue de chacun. Beaucoup de musique pop est de la musique vocale. Souvent c’est le chanteur qui décide au final d’usage de dynamique. On peut aussi convenir entre vous de la manière dont on applique de la dynamique entre différents passages d’un morceau. » La dynamique ne concerne pas uniquement le volume sonore. On peut aussi apporter de la dynamique en utilisant plus ou bien moins d’instruments. Ou bien en jouant moins de notes. Ainsi, un claviériste peut jouer un accord avec deux ou trois touches, mais aussi avec huit touches. « L’ajout d’une quinte permet de rendre une note plus grasse, à l’image d’un powerchord sur une guitare », dit Tarenskeen.
#6. Maîtrise
Pour apporter de la dynamique à la musique au sein d’un groupe, il faut que chaque membre sache jouer doucement sur son instrument, ce qui n’est pas toujours le cas. Il existe par exemple des bassistes qui ne savent pas varier le niveau de leur jeu. Dans ce cas, on pourrait baisser le volume de l’ampli. D’après Bart Tarenskeen, ce n’est pas une bonne solution. « Sur un instrument à cordes, et surtout sur une basse, le son est dans les doigts, pas dans l’instrument. Essayez d’appuyer moins fort sur les cordes. » Il est possible de jouer doucement sur n’importe quel instrument. Tarenskeen conseille d’aller découvrir les possibilités dynamiques d’un instrument et d’ajouter ce que vous aimez à votre musique.
Dans un big band, c’est le batteur qui détermine la dynamique, puis les autres musiciens le suivent.
#7. Être bien audible
Jouer doux sur un instrument peut être risqué. « Dans certains cas, si l’on joue doux, les notes sont moins audibles. Il faut s’entraîner pour jouer doux et d’être bien audible. Chaque note doit être bien définie. Sur ma contrebasse, je joue souvent doux, mais j’essaie de garder un son riche. « Peu importe que vous jouiez doux ou fort, il est important que chaque pulsation d’une note puisse être entendue. Un autre risque de l’utilisation de la dynamique sont les changements de tempo. Nombreux sont les musiciens qui ont tendance à jouer plus rapidement à mesure qu’ils jouent fort et inversement. »
James Brown était l’un des premiers musiciens à diminuer le volume de son groupe d’un geste de la main.
#8. Interaction
Comment forcer les autres membre de votre groupe à utiliser plus de dynamique ? « Il n’existe qu’une seule méthode pour ce faire. Il faut s’écouter attentivement et ne pas se concentrer uniquement sur son propre instrument. Toutefois, on voit souvent des groupes amateurs qui ne le font pas. Il faut se mettre d’accords pour les signaux à utiliser sur scène quand l’on veut changer la dynamique. » Et comment utiliser de la dynamique si l’on s’exerce en tant que groupe ? « Essayez de jouer doux. Cela peut être plus difficile que l’on ne le pense. Savoir jouer doux est une condition fondamentale pour utiliser de la dynamique. Une fois que vous savez faire ça, vous pouvez déterminer à quels passages vous voulez appliquer de la dynamique. Pour ce faire, vous pouvez diviser un morceau en couplets, en refrains et en ponts, si besoin. Puis, voyez ce qui fonctionne le mieux : jouer plus doux pendant les couplets ou bien pendant les refrains, par exemple. Vous pouvez aussi vous enregistrer et vous réécouter pour avoir une meilleure idée du résultat. Et n’oubliez pas qu’il n’existe pas de règles fixes pour l’utilisation de la dynamique. L’important c’est de voir ce qui vous convient le mieux.
Voir également
» Jouer des solos sur des progressions d’accords
» Jouer de la guitare sans médiator : le fingerpicking
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