Le troisième épisode de cette série sur la technique vocale porte sur la manière de chanter avec fluidité. En rendant votre soutien de la respiration dynamique, votre mélodie devient fluide et votre voix a l’air plus ouverte. Il est également important de faire attention à votre prononciation et à la liaison entre les mots. En utilisant le « blending » et en ayant un soutien dynamique de la respiration, vous chanterez la mélodie et les paroles avec fluidité.

Chanter avec fluidité grâce au soutien dynamique de la respiration et au blending

Attention

N’essayez pas les techniques de chant ci-dessous par vous-même, mais combinez toujours ces connaissances avec des cours de chant. Quelques leçons valent mieux qu’aucune. Vous évitez ainsi a) de vous retrouver bloqué et b) d’endommager vos cordes vocales.

Retour sur l’étape précédente

Revenons d’abord à l’épisode précédent. Pour pouvoir chanter correctement et sans problème, il faut savoir gérer sa respiration. Nous avons présenté les concepts de cycle respiratoire et de soutien de la respiration (voir illustration ci-dessous). Le cycle respiratoire comprend quatre phases : l’inspiration, le maintien du soutien de la respiration, l’expiration contrôlée avec le soutien de la respiration (chant) et le relâchement du soutien de la respiration. Chaque phase a une influence sur la suivante. Si une phase ne se passe pas correctement, vous en subirez les conséquences lors de la phase suivante. La meilleure façon de chanter est de chanter avec le soutien de la respiration. Dans l’épisode précédent, nous avons expliqué en détail ce que cela signifie. Nous le répétons ici brièvement. Le soutien de la respiration commence par la respiration abdominale, également appelée respiration par le diaphragme. Pour ce faire, vous faites ressortir les côtés de votre abdomen (vos flancs). En procédant de la sorte, vous aplatissez votre diaphragme afin que vos poumons deviennent plus volumineux. C’est la manière la plus efficace de respirer. En chantant, vous gardez vos flancs les plus larges possible en maintenant votre diaphragme aplati. Ainsi, vous avez un meilleur contrôle sur l’expiration tout en déployant le moins d’efforts possible. En gardant vos flancs larges, vous bénéficiez d’un soutien de la respiration. Chanter avec un tel soutien est la meilleure façon de chanter et elle offre de nombreux avantages, que nous avons mentionné dans l’article consacré à ce sujet. Dans cet épisode, nous allons approfondir le soutien de la respiration lors du chant. Comment donner le bon soutien de la respiration pendant une phrase chantée ? La solution est que ce soutien doit être dynamique, et non statique. En rendant votre soutien dynamique, votre chant sera plus fluide. Pour pouvoir chanter avec fluidité, un autre facteur est important, à savoir votre prononciation. Cela nous amène à la notion de « blending » (ou liaison dans ce contexte), que nous expliquerons un peu plus tard dans cet article. Mais d’abord, nous allons approfondir la question du soutien dynamique de la respiration.

Chanter avec fluidité grâce au soutien dynamique de la respiration et au blending Ademsteun en ademcyclus bij het zingen

Soutien dynamique de la respiration

Le soutien de la respiration n’est pas toujours aussi important. Un minimum de soutien de la respiration est nécessaire lorsque vous chantez (pour vous) à un volume moyen et à une hauteur moyenne. Vous avez besoin d’un soutien de la respiration supplémentaire si vous chantez très aigu, très grave, très fort ou très doucement. En effet, ces manières de chanter nécessitent plus de contrôle, donc plus de soutien de la respiration. Votre soutien de la respiration doit être dynamique et actif. Ce soutien n’est pas destiné à « réparer les choses ». Si vous bloquez votre soutien de la respiration et le rendez statique, votre chant sera raide. Votre son devient moins ouvert et vous ne pouvez pas faire de vibrato. C’est comme essayer de tourner le volant d’une voiture qui est à l’arrêt. Il est beaucoup plus facile de diriger une voiture en mouvement. En rendant votre soutien dynamique, votre chant devient fluide.

Mise en place à partir de la voix

Comment éviter de bloquer votre soutien de la respiration ? Tout commence par la mise en place d’un soutien de la respiration approprié. Pour ce faire, il existe différentes méthodes. Une méthode adéquate et rapide à apprendre pour activer votre soutien de la respiration consiste à le faire à partir de votre voix elle-même. Pour la mettre en pratique, vous placez vos cordes vocales l’une contre l’autre avant le début de la phrase, puis vous maintenez la tension sur vos cordes vocales. Lorsque vous accolez vos cordes vocales l’une contre l’autre, vos flancs se resserrent automatiquement et vous activez votre soutien de la respiration. C’est une réaction naturelle, qui est une sorte de reflex de votre corps. Il est donc naturel de mettre en place un soutien de la respiration. En vous exerçant à mettre en place votre soutien à partir de vos cordes vocales, vous commencez à sentir où se trouve votre soutien de la respiration. Si vous vous entraînez suffisamment, à un moment donné, cela se fera automatiquement. Un exercice pour sentir comment mettre vos cordes vocales les unes contre les autres consiste à dire « huh » brièvement (mais d’une manière spéciale).

Coup de glotte

L’accolement de vos cordes vocales puis le fait de les relâcher est appelé le coup de glotte. Il n’est pas question de rassembler toute l’énergie à déployer dans ce seul moment de coup de glotte, au début de la phrase. C’est une sollicitation trop importante pour votre voix et elle n’aura pas un son agréable. Il faut répartir le coup de glotte, ou plutôt son énergie, sur toute la phrase. En répartissant l’énergie du coup de glotte sur toute la phrase à chanter, une certaine tension demeure sur vos cordes vocales. C’est ce qu’on appelle la compression. Vous pouvez également activer votre soutien de la respiration sans compression, mais cela est plus difficile et vous devez être un chanteur expérimenté pour y parvenir. Nous y reviendrons dans un épisode ultérieur. Dans cet épisode, nous nous concentrons sur le chant avec compression. L’avantage majeur du chant avec compression est que vous utilisez un automatisme déjà présent par nature. Vous accolez vos cordes vocales et vous faites le premier son. Grâce au coup de glotte, vous ressentez l’énergie de la phrase. En le pratiquant, vous l’emmagasinez dans votre mémoire corporelle, avec laquelle vous posez une base solide pour chanter avec un soutien de la respiration. Passons à présent au moment où vous devez activer votre soutien de la respiration. Le timing est très important. Vous devez activer votre soutien de la respiration avant de chanter la phrase, donc de manière proactive. Lorsque vous faites cela, votre mélodie devient plus précise et votre voix plus ouverte. Il faut donc anticiper avec votre soutien de la respiration. Et vous ne pouvez le faire que si vous avez automatisé la mise en marche de votre soutien de la respiration. En réalité, il faut aussi automatiser l’anticipation.

Consonnes

Après avoir activé votre soutien de la respiration, l’astuce consiste à maintenir la compression et le soutien jusqu’à la fin de la phrase. Si vous ne le faites pas, vous serez à bout de souffle en cours de route. Dans la phrase suivante, vous voudrez compenser par une inspiration bien trop profonde. Cette situation produit trop d’air, ce qui entraîne une pression trop élevée. Cet air veut s’échapper à nouveau. De ce fait, votre soutien de la respiration est encore plus difficile à maintenir et vous lâchez prise de nouveau trop rapidement. Avant même que vous ne vous en rendiez compte, vous êtes plongé dans un cercle vicieux qui crée une tension dans et autour du larynx, empêchant ainsi vos cordes vocales de fonctionner librement. Maintenir le soutien de la respiration n’est pas si facile, car pendant une phrase chantée, vous rencontrerez des obstacles, dont notamment les consonnes. Chaque consonne peut faire perdre à vos cordes vocales leur fermeture pendant un moment. Cela vous fait perdre la compression et donc aussi votre soutien de la respiration. Si cela se produit, vous devrez utiliser votre soutien de la respiration encore et encore après chaque consonne. De toutes les consonnes, le « h » est la pire lorsqu’il s’agit de perdre la compression. Un « h » est en fait juste de l’air qui s’échappe. Vous le faites en relâchant vos cordes vocales pendant un moment et il est difficile de les resserrer en plein milieu d’une phrase.

Blending

Mais il y existe une solution que l’on appelle le blending. Vous pourriez traduire ce terme anglais littéralement par « mélange », mais le plus approprié en français est plutôt « liaison ». La technique du « blending » signifie faire la liaison entre tous les sons et les mots que vous prononcez. Les Anglais, les Américains et bien sûr les Français le font naturellement en chantant et également lorsqu’ils parlent. L’anglais et le français sont de très bons exemples de cette technique. En faisant la liaison, vous évitez de perdre la compression et le soutien de la respiration lors de la prononciation des consonnes pendant que vous chantez une phrase.

Prononciation des voyelles et consonnes

Mais comment rendre les voyelles plus importantes que les consonnes ? Le principe du blending est que vous utilisez des endroits différents dans votre bouche et votre gorge pour prononcer les consonnes et les voyelles. Vous prononcez les voyelles avec vos cordes vocales, donc au niveau de la gorge. Pour les consonnes, vous le faites aussi loin que possible à l’avant de la bouche, donc près des lèvres, du bout de la langue et du palais. Vous séparez les consonnes des voyelles et leur donnez à toutes deux leur propre place. Ce faisant, vous faites la liaison et éviterez de perdre la compression et le soutien de la respiration lorsque les consonnes apparaissent dans une phrase. Bon à savoir : quand vous allez faire la liaison pour la première fois, il y a de fortes chances que vous chantiez faux. Ne vous inquiétez pas, tout rentrera dans l’ordre au bout d’un certain temps.

Mélodie et texte

La première partie de cet article portait sur le soutien dynamique de la respiration. Dans la deuxième partie, nous avons abordé la question de la liaison. Le soutien dynamique et la liaison sont-ils autonomes ou sont-ils liés l’un à l’autre ? La réponse est qu’Ils sont liés. Ils aident mutuellement à chanter avec fluidité. En dynamisant votre soutien de la respiration et en faisant la liaison aussi bien la mélodie chantée que les paroles deviennent fluides. Dans cet épisode, nous avons abordé le cycle respiratoire et le soutien de la respiration à partir du phrasé (le chant des phrases). Dans le prochain épisode, nous nous pencherons sur le soutien de la respiration à partir des cordes vocales. Nous examinerons la position de vos cordes vocales, en maintenant la posture avec laquelle vous inspirez et en chantant avec et sans compression.

Bon à savoir

Mettre les accents

Si votre soutien de la respiration est dynamique (c’est-à-dire non statique), il est plus facile de mettre des accents. Lorsque vous ajoutez des accents, il peut être intéressant de rendre votre son sur les accents un peu plus aigu. C’est ce qu’on appelle le « twang » (terme anglais). Nous en parlerons la prochaine fois. Si vous écrivez des chansons, il est préférable de mettre les mots importants sur les accents mélodiques et rythmiques. En rendant ces accents plus importants lors du chant et en diminuant l’importance de ce qui se trouve entre les deux, votre chant devient beaucoup plus rythmé et musicalement intéressant.

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