Les cymbales d’une batterie - Apprenez à les connaître

Il est tout à fait concevable d’avoir une batterie sans cymbales, mais en pratique, vous n’en rencontrerez pas souvent, et ce pour de bonnes raisons. En effet, les cymbales permettent au batteur de colorer son jeu, surtout dans les aigus. De plus, les cymbales jouent un rôle important dans la communication entre le batteur et les autres membres du groupe. Ce petit tour d’horizon de la batterie vous permettra de mieux connaître les différentes cymbales.

Des nuisances nécessaires

J’ai lu quelque part que « les seuls musiciens qui aiment les cymbales sont les batteurs ». Il est vrai que les cymbales peuvent être une « nuisance » dans un groupe, si elles ne sont pas jouées de manière correctement dosée, en particulier dans une salle de répétition ou sur une petite scène. Le son des cymbales peut être très pénétrant, mais les batteurs ne peuvent pas se passer de cymbales. Ils en ont vraiment besoin », explique Jacques Groen, batteur et professeur de batterie. La raison pour laquelle un batteur a besoin de cymbales et le rôle qu’elles jouent dans la communication avec les autres musiciens seront abordés plus tard dans cet article. Nous commencerons par un rappel historique, puis nous passerons en revue les différents types de cymbales,  avant de nous pencher sur leur rôle musical. Enfin, nous vous donnons des conseils pour l’achat de vos cymbales.

Origine

La ville de Constantinople (aujourd’hui Istanbul en Turquie) abritait autrefois les sultans turco-ottomans et leurs troupes d’élite, les janissaires. Avedis Zildjian, qui faisait partie de cet ordre militaire aurait inventé les cymbales en 1623. À l’origine, elles étaient utilisées comme une arme de dissuasion assourdissante. Cependant, des découvertes anciennes montrent que les Assyriens (800 av. J.-C.), les Chinois, les Égyptiens et les Grecs (500 av. J.-C.) connaissaient également les cymbales. Les cymbales sont utilisées dans de nombreux types de musique, notamment la musique classique, la musique folklorique et les fanfares. Les cymbales utilisées pour les batteries sont des cymbales turques. Une cymbale est fabriquée à partir d’un alliage composé principalement de bronze (le bronze est lui-même un alliage de cuivre et d’étain). Cet alliage est chauffé puis refroidi par petites portions dans de l’eau et de l’huile. Ces galettes de bronze sont de nouveau chauffées, puis aplaties plusieurs fois par un rouleau. A partir de la plaque de bronze ainsi obtenue, une cymbale brute est découpée dans laquelle une cloche (ou cup) est frappée. La trempe (refroidissement rapide) apporte la souplesse nécessaire au martelage. La plupart des cymbales reçoivent environ mille coups de marteau. Elles sont ensuite généralement ciselées à l’aide d’un outil spécial, ce qui crée des rainures. Bien entendu, une batterie dispose de plusieurs cymbales. Il s’agit dans le minimum des cas d’une charleston, d’une cymbale crash (pour les accents) et d’une cymbale ride (cymbale rythmique). D’autres cymbales courantes sont la cymbale splash et la cymbale china, qui ont toutes deux leur propre son. Enfin, il existe toutes sortes d’autres cymbales d’effet, dont nous ne parlerons pas ici.

Charleston

Passons en revue ces cymbales, en commençant par la charleston (ou hihat en anglais). La charleston se compose d’un pied sur lequel sont posées deux cymbales. Il s’agit essentiellement de cymbales de fanfares actionnées au pied. Le batteur droitier actionne la charleston avec son pied gauche (le « pied rythmique »). Bien entendu, le batteur peut également jouer de la charleston avec ses baguettes. Il le fait alors avec sa main droite (la « main rythmique ») ou avec les deux mains. Il est possible de jouer de la charleston de différentes manières. « La charleston est très importante », explique Jacques. « C’est le métronome du batteur et du groupe, car les notes ou frappes sont courtes et nettes. La charleston est comme le compas rythmique du reste de la batterie. Si vous voulez que votre groupe joue bien, accordez une attention particulière à la charleston. La partie de charleston se déroule en fait tout au long du morceau, bien que des temps soient souvent oubliés. Par exemple, au moment où vous frappez la caisse claire ». La charleston fonctionne comme un métronome, mais elle ne doit pas être perçue de la sorte, souligne Jacques. « La caisse claire et la grosse caisse doivent souvent être jouées de manière très précise en termes de son et de volume. Avec la charleston, vous créez des variations musicales et vous donnez une ambiance au morceau, en partie grâce à la façon dont vous faites sonner la charleston. Cela donne vie à votre jeu de batterie. Par exemple, si une batterie virtuelle a été utilisée pour l’enregistrement d’un CD, il est souvent choisi de jouer une charleston manuellement par-dessus.

Les cymbales ride

La cymbale ride (cymbale rythmique ou « ride ») est musicalement liée à la charleston. Si vous jouez beaucoup de la cymbale ride, placez-la de manière ergonomique et facilement accessible. Vous préserverez ainsi l’articulation de votre épaule. « Dans le jazz, la ride est très utilisée », explique Jacques. « Mais aussi dans le blues, où l’on choisit généralement des ride plus fines (crash ride ou medium) pour obtenir un son plus ample. C’est aussi ce que l’on voit beaucoup dans le rock ces derniers temps. Une variante intéressante est la flat ride, également appelé flat top. Il s’agit d’une cymbale un peu plus fine, sans cloche, qui donne un son encore plus clair et presque sans « bruit ». Le son est agréablement propre lorsqu’il s’agit d’accompagner un chanteur ou un solo de piano, par exemple. Charlie Watts des Rolling Stones en est un utilisateur célèbre. La ride peut servir d’extension à la charleston ouverte. « Par exemple, vous pouvez jouer le couplet sur la charleston fermée, le refrain sur la charleston ouverte (déjà un peu plus brut) et le solo de guitare sur la ride », suggère Jacques. Au centre, la ride possède une « cup » ( ou cloche), avec laquelle vous pouvez jouer des rythmes de cowbell. « Cela vous permet de donner un certain twist à votre jeu sur la ride, en jouant sur la cloche de manière très précise ou très ludique », explique Jacques. « Frappez la cloche avec le col de votre baguette pour obtenir le meilleur son.”

Les cymbales crash

De la ride, nous passons à la crash. Tout comme la charleston joue un rôle crucial dans le timing, la cymbale crash (ou « crash » en abrégé) sert de point de repère dans la structure d’un morceau. Grâce à la cymbale crash, généralement accompagnée d’une grosse caisse puissante, le batteur soutient les moments importants d’un morceau. Par exemple, le début d’une nouvelle partie, ou encore, le point culminant à la fin du morceau. La crash est la cymbale qui produit le volume le plus puissant de tout le set. Les variantes sont la splash (une petite crash, qui sert principalement d’effet) et la china. Il s’agit d’une cymbale dont les bords sont surélevés et qui est munie d’une cloche que l’on peut tenir, ce qui permet de l’utiliser comme une cymbale de fanfare dans la musique chinoise. Vous pouvez  également jouer des rythmes sur ces cymbales, mais elles servent surtout à ajouter des accents brillants.

Ajouter du bruit

Le rôle musical des cymbales ne se limite pas à des repères de timing et structurels. « Elles sont également indispensables au son de la batterie », déclare Jacques. « Les cymbales ajoutent des aigus, ce qui rend le son de la batterie plus clair et plus riche. De plus, les cymbales produisent ce que l’on appelle du bruit. Il s’agit du « bourdonnement » de la cymbale. D’ailleurs, ce bruit diffère d’une cymbale à l’autre : une cymbale crash a un bruit plus important et plus long qu’une cymbale ride, par exemple. Ce bruit remplit bien le son général du groupe ». Le rapport entre le tic et le bruit doit être correct. Si vous jouez de la charleston de manière à créer beaucoup de bruit, le tic disparaît. Et c’est exactement ce que l’on souhaite avec la charleston. En tant que batteur, il est également important de maintenir un équilibre entre le son de la batterie et celui des cymbales. « Évitez d’irriter les autres membres du groupe », préconise Jacques. « Lorsque vous placez vos cymbales, pensez à ménager vos collègues musiciens. Placez votre crash de façon à ce que, par exemple, le chanteur ne soit pas dans la ligne de mire”. Plus le son de la charleston est « sec », plus votre son est transparent, même si vous jouez avec force. « Certains morceaux l’exigent, il faut alors adapter votre manière de jouer. Mais dans les sections avec des guitares déchaînées, par exemple dans le rock, il “devrait” y avoir plus de bruit. Vous pouvez alors jouer plus amplement (« plus large ») sur vos cymbales. La façon dont vous faites sonner les cymbales détermine l’ambiance du morceau. Vous pouvez également jouer trop doucement sur les cymbales, en particulier sur les cymbales de percussion. « Dans ce cas, votre jeu (et donc le groupe) manque de relief. Ce n’est pas pour rien qu’une cymbale est appelée « crash ».

Acheter des cymbales

En tant que batteur, vous disposez d’un certain budget pour votre batterie ? « Alors, dépensez plus sur les cymbales que sur les fûts, préconise Jacques. « Choisissez une batterie d’entrée de gamme, par exemple, mais équipez-la immédiatement de bonnes peaux et achetez de bonnes cymbales. Je connais des batteurs qui ont fait ce choix et qui ont joué des albums CD complets avec une telle batterie sans que personne ne se plaigne. Jacques sait d’ailleurs que de nombreux batteurs investissent proportionnellement plus dans le nombre de fûts que de cymbales. C’est un choix qu’il voit différemment. « Il y a des batteurs qui disposent d’une rangée entière de toms, mais la plupart du temps, vous n’en avez pas vraiment besoin. Je joue généralement avec autant de cymbales crash que de toms. Le fait d’avoir deux toms sur votre grosse caisse éloigne votre cymbale, ce qui est contraignant pour votre épaule ». Votre budget est si limité que vous ne pouvez acheter qu’une seule bonne cymbale ? « Dans ce cas, achetez au moins une bonne cymbale crash », conseille Jacques. « Demandez-vous si vous avez vraiment besoin d’une cymbale ride, car elle n’est pas très utilisée dans tous les styles de musique. En plus, il est possible de jouer sur une cymbale « brut » ou sur la cloche d’une cymbale crash plus grande, ce qui vous permettra de vous en sortir.

Essayer

L’offre en matière de cymbales est énorme. D’un côté, c’est positif, mais de l’autre, il est difficile de faire son choix. De plus, les cymbales sont des produits uniques : il n’y a pas deux cymbales qui sonnent de la même manière, même s’il s’agit du même modèle de la même marque. « Il faut donc toujours comparer plusieurs exemplaires d’un même modèle », conseille Jacques. Une difficulté lors de l’achat d’une cymbale est que le son d’une cymbale n’est jamais entendu de manière isolée. « En réalité, vous jouez toujours la cymbale en combinaison avec la grosse caisse », explique Jacques. « Essayez donc une cymbale de cette façon, sinon vous ne pourrez pas la juger correctement. Demandez au commerçant si vous pouvez ajouter une grosse caisse. Qu’il le veuille ou non. En fait, c’est un peu plus compliqué, car vous ne pouvez juger correctement le son d’une cymbale que dans le cadre d’un groupe. « La meilleure solution est d’essayer une cymbale lors d’une répétition », conseille Jacques. « L’idéal est donc de pouvoir s’arranger avec le revendeur. Lors de l’utilisation d’une cymbale dans un groupe, par exemple, vous remarquerez que le temps d’extinction est ressenti différemment. La dernière partie du temps d’extinction disparaît dans le son du groupe. C’est très différent de ce que l’on ressent dans le magasin ». N’oubliez pas qu’une bonne cymbale dure très longtemps. « C’est un investissement dont vous pouvez profiter pendant des décennies », déclare Jacques. « Par exemple, j’ai une cymbale qui dure depuis 45 ans et qui en a vu de toutes les couleurs.

Jouer en étroite collaboration avec la charleston

L’article explique comment la charleston fonctionne comme un métronome pour le batteur et le reste du groupe. Vous pouvez devenir un groupe très précis en vous entraînant régulièrement ensemble sur la charleston. Enregistrez-la et écoutez-la. Avec de nombreux instruments, vous effectuez souvent un mouvement de de haut en bas, par exemple en jouant un coup vers le bas et un coup vers le haut sur une guitare. Souvent, le mouvement de sortie est bien synchronisé, mais pas le mouvement de retour. Essayez d’y prêter une attention particulière, cela améliorera votre synchronisation.

Voir également

» Cymbales Charleston
» Cymbales Crash
» Cymbales Ride
» Cymbales China
» Cymbales Splash
» Sets de cymbales
» Toutes les cymbales
» Pieds de batterie
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